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Shantel
28 novembre 2025 • Reflektor
- Portes • 19:30
- Shantel
Shantel
Apporter toute l’énergie de la club culture et des soirées dansantes sur scène. Écoutez la diversité. L’analogique rencontre le numérique. L’Est rencontre l’Ouest. Un véritable melting-pot de styles dans un spectacle vibrant où l’acoustique sera remixée en direct avec de l’électronique et des beats. Une célébration libre de la performance mêlant pop balkanique, global bass, diaspora beats, psychédélisme turc et électro.
Avec son méga-hit international Disko Partizani, Shantel est devenu le visage sonore d’une nouvelle culture musicale et festive à l’échelle mondiale. Il a été le premier à insuffler à la pop culture contemporaine un son cosmopolite, grâce à ses racines familiales multiples. Avec Shantel, la migration devient audible et dansable. Des trésors musicaux d’Europe du Sud-Est, de Grèce et du Moyen-Orient apparaissent dans un nouveau contexte riche et multicouche.
Shantel conçoit son travail de musicien comme une préparation créative d’un dialogue permanent entre la théorie et la pratique. Les résultats, audibles, tangibles et dansables, sont toujours le fruit de son implication personnelle avec la musique, en tant qu’expression spécifique d’un paysage sonore historique, culturel, social et politique. Dès ses débuts en tant que DJ, producteur et musicien, son œuvre s’inscrit dans une tension constante entre tradition et modernité, entre analogique et numérique.
La méthode de Shantel ne repose pas sur une vision linéaire de la musique comme un objet figé, culturellement et géographiquement délimitable. Au contraire : son histoire familiale et sa socialisation musicale complexe lui ont très tôt fait comprendre que la musique ne connaît pas de frontières. Cette idée fondatrice de réconciliation des expressions musicales se retrouve dans tous ses projets. Ainsi, le club qu’il gérait dans les années 1980, Lissania Essay dans le quartier de la gare de Francfort, était déjà l’expression de cette volonté : non pas refléter la scène électronique dominante, mais inscrire de nouvelles formes et techniques musicales dans un contexte global.
Lissania offrait un espace intégratif et diversifié aux différentes communautés urbaines — comme l’ont fait tous les projets de Shantel depuis, où la musique et la club culture deviennent des pratiques politiques.
Dans notre monde globalisé, dans l’urbanité dans laquelle nous vivons, Shantel ne joue ni ne produit un son destiné à une seule communauté qui en serait prétendument issue. Dans un monde complexe, marqué par la migration, les échanges numériques et une scène musicale dynamique qui engendre sans cesse des créations issues d’horizons musicaux apparemment inconciliables, il n’existe plus un seul son géographiquement localisé, séparé et homogène.
Fort de cette approche, Shantel développe une vision curatoriale des structures musicales globales et des sons qui fonctionnent à l’international à travers des albums comme Disko Partizani ou Istanbul, qui constituent une critique permanente de la pop culture eurocentrée d’Europe de l’Ouest. Alors que la migration, les sous-cultures et leurs héritages musicaux font depuis longtemps partie de la diversité vécue dans les villes, l’espace médiatique continue de créer un système segmenté de genres modernes supposément homogènes. Disko Partizani et Istanbul, albums produits avec amour dans un échange musical constant, démontrent les limites de classifications simplistes comme « Balkan Beat » ou « Pop orientale ».
Au lieu de concevoir la musique comme un produit dynamique d’influences historiques, sociales et culturelles, on la fige et on l’homogénéise. La musique aux sonorités grecques, anatoliennes ou d’Europe du Sud, même lorsqu’elle naît à Francfort au cœur de l’Europe, reste perçue comme celle des autres. Selon Shantel, cette négation rend invisible toute musique qui dépasse les standards du mainstream européen, à moins d’être extrêmement commercialisable. Il voit son travail de producteur, musicien et DJ comme une déclaration de guerre aux structures de domination sociale et à l’idée selon laquelle seule la séparation claire entre le son « d’ici » et celui « d’ailleurs » permettrait un succès dans le mainstream.