XIXA

8 octobre 2025 • Reflektor

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XIXA

Sur leur dernier album, XIXA laisse derrière lui le désert brûlant pour embarquer les auditeurs dans un voyage à travers les enfers.

Plongeant dans la richesse du folklore, Brian Lopez et Gabriel Sullivan, qui partagent l’écriture, le chant et les guitares du groupe, développent leur rock mystique et psychédélique, en s’inspirant davantage de leurs influences latines pour créer une narration musicale et lyrique autour de XOLO, un album qui explore à la fois un voyage mythique et les messages qu’il peut porter aujourd’hui.

XOLO (dans le nom du groupe comme dans le titre de l’album, le « x » se prononce comme « ch ») fait référence à la race de chien nu mexicain, Xoloitzcuintli. Dans les cultures maya et aztèque, ces chiens étaient sacrés et considérés comme des guides dans l’au-delà, le Mictlán. L’album raconte librement l’histoire d’une jeune fille, Arcoiris, guidée à travers les neuf niveaux du Mictlán par son protecteur sacré, El Xolo. Les chansons représentent les différentes rencontres et épreuves qu’El Xolo et Arcoiris traversent dans ce monde mystérieux et obscur.

D’une certaine manière, l’idée d’un album autour du Xolo est antérieure à la création du groupe. En 2011, Lopez et Sullivan étaient en tournée solo en Europe lorsqu’ils ont découvert à Nantes la compagnie de théâtre de rue Royal de Luxe. Cette année-là, ses gigantesques marionnettes racontaient l’histoire d’un Xolo guidant une petite fille dans un voyage sacré.

Marqués par cette vision et inspirés par leurs voyages, Lopez et Sullivan ont transformé les démos et idées musicales nées pendant la pandémie en une œuvre articulée autour de ces thèmes : la vie et la mort, le bien et le mal, l’isolement et l’évasion.

« Quand on crée ensemble, on revient toujours à ces oppositions : bien et mal, peur et amour, désespoir et espoir », explique Lopez. « Cet album est très intentionnel – presque comme une comédie musicale. »
L’album s’ouvre sur “Xoloitzcuintli”, une sorte d’ouverture rythmique et puissante, qui introduit les deux personnages principaux : Arcoiris (arc-en-ciel en espagnol), incarnation de la pureté et du bien, et Xolo, son guide et protecteur.

Les paroles racontent leur passage du fleuve divin, leur traversée sous des cieux d’ombres, à travers une terre où les montagnes se percutent et où les jaguars dévorent les cœurs des morts.

Musicalement, les ambiances et les styles évoluent tout au long du parcours. Toujours empreint de psychédélisme sombre et de cumbia, XIXA propose des arrangements plus dynamiques et une écriture musicale plus variée, découpant l’album en chapitres distincts.

« C’est l’album dans lequel j’ai investi le plus de travail de toute ma vie », confie Sullivan. « Et c’est aussi notre œuvre la plus complète, entre la chicha, la cumbia, le rock désertique et des compositions très axées sur l’écriture. La musique vous plonge volontairement dans cet univers, jusqu’à libérer l’esprit à la fin. »
Le personnage d’Arcoiris est interprété vocalement par Mona Chambers, collaboratrice régulière au studio Dust & Stone de XIXA, où est né le projet il y a dix ans sous le nom de Chicha Dust. XOLO marque la fin d’une époque : c’est le dernier album enregistré dans ce studio.

On retrouve également Rob Grey et Mick Conroy de Modern English sur le morceau “It Doesn’t Matter”, incarnant un moment de désespoir vécu par les deux voyageurs.

Le dernier jour d’enregistrement, XIXA a invité les enfants de leurs amis à venir chanter les chœurs de “Heart of The World”, dernier morceau de l’album. Une manière d’accueillir Arcoiris et Xolo à la fin de leur périple. L’outro, douce et apaisée, conclut le voyage dans la paix retrouvée.