8RUKI + JWLES

30 mars 2023 • Reflektor

  • Portes • 19:30
  • 8RUKI
  • JWLES

8RUKI

En à peine plus de deux ans, l’artiste parisien 8ruki s’est créé un univers singulier. Depuis ses premières sorties sur Soundcloud début 2019, l’artiste a monté son label, 33R, et a su se créer sa propre identité. D’une trap vaporeuse aux textures vocales planantes, il continue d’évoluer pour produireu ne musique toujours plus avant-gardiste. Il expérimente, explore et innove, du boom bap au renouveau de la trap.Loin des codes habituels de l’industrie, 8ruki a toujours cherché à innover dans sa proposition artistique en apportant de nouvelles sonorités en France.Que ce soit au niveau des prods avec la Plug, inspirée par les précurseurs que sont Playboi Carti ou encore Diego Money, la Sample Drill ou bien avec le flow DMV, 8ruki ne reste jamais dans une zone de confort

 

JWLES

À l’évidence, tout s’accélère pour Jwles, mais tout était déjà là depuis dix ans:une décennie au cours de laquelle le Parisien fonde son collectif artistique (LTR),expérimente les flows en français comme en anglais et enchaîne les collaborations.En France et à l’international, notamment aux États-Unis où il a passé une partie de son enfance. Entre New York, Grasse et Saint-Denis, Jwles essaie, innove et trouve chez ses artistes favoris(issus du rap 90’s, de la scène actuelle, du jazz, de l’électro ou encore du reggae)l’inspiration pour mener à bien son ambition : croiser les genres, fuir le conformisme.

Ces dernières années, Jwles a également développé une relation privilégiée avec Mad Rey et Blasé, deux producteurs touche-à-tout, attirés comme lui parla house, le jazz et le rap 90’s.Depuis le studio, leur connexion est évidente, l’alchimie est réelle. À tel point que MadRey assure la production de huit morceaux de Le Zin& et les autres, une mixtape sur laquelle figurent d’autres surdoués du son:Blasé, donc, mais aussi KostralOne (Jeshi,RejjieSnow, etc.) etThxnk, àqui l’on doit le fameux «Iceberg» de Rim’k.

Aux côtés de ses fidèles partenaires, Jwles, l’auteur d’«Argentine»,a pu prendre le temps de penser son projet comme il l’entendait, en s’appropriant des productions au BPM changeant.On sent chez Jwles le besoin d’être challengé par le beat: d’après lui, ce serait là le meilleur moyen d’être dans l’innovation et l’inédit tout en s’inscrivant dans le hip-hop.« Avec Le Zin& les autres, l’idée est d’amener ma couleur et d’envisager chaque morceau comme un dégradé de cette couleur». Le Zin& les autres témoigne ainsi d’un univers cohérent, plutôt fluide même, mais surtout profondément vivant.«Je n’ai jamais envie de faire passer le message avant le reste, explique Jwles. Mes textes jouent autant sur la sonorité des mots que sur leur sens.C’est le meilleur moyen de cristalliser une énergie, de transmettre une émotion.»

De frissons, il en est évidemment question sur cette mixtape où le rappeur condense son goût prononcé pour les samples, les allitérations, le cinéma et les références (de Marina Foïs à Denzel Washington, de Demon One à la Fonky Family),«tous ces clins d’œil qui permettent de donner une identité à ce que l’on dit, de créer un lien avec l’auditeur».

Associé à la nouvelle vague du rap français, en raison de son utilisation experte du flow DMV, Jwles s’en distingue par son habilité à ne jamais se scléroser dans un son. Il profite ainsi de Le Zin& les autres pour affirmer un style à part entière, caractérisé par des textes imagés, des morceaux sertis de gimmicks marquants et des productions aussi minimalistes que versatiles. De «2001» à «Navette», la majorité des chansons réunies ici s’entendent ainsi comme des petits contes du quotidien: elles durent trois minutes tout au plus, mais brillent par leur intensité et cette grammaire si singulière au sein du rap français.